mercoledì 21 novembre 2007

C. BAUDELAIRE, "Les Fleurs du Mal"

II. L'albatros





Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage


Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,


Qui suivent, indolents compagnons de voyage,


Le navire glissant sur les gouffres amers.





À peine les ont-ils déposés sur les planches,


Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,


Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches


comme des avirons traîner à côté d'eux.





Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!


Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid!


L'un agace son bec avec un brûle-gueule,


L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!





Le Poète est semblable au prince des nuées


Qui hante la tempête et se rit de l'archer;


Exilé sur le sol au milieu des huées,


Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.





TRADUZIONE:





II. L'albatros





Spesso, per divertirsi, i marinai


Catturano gli albatros, grandi uccelli marini,


Che seguono, indolenti compagni di viaggio,


La nave discendere gli amari abissi.





Li hanno appena posati sulle plance,


Che questi re dell'azzurro, maldestri e vergognosi,


Trascinano pietosamente accanto a sé,


come fossero dei remi, le loro grandi ali bianche.





Questo viaggiatore alato, com'è sinistro e goffo!


Lui, prima così bello, ora è comico e brutto!


L'uno insidia una pipa nel suo becco,


L'altro imita, zoppicando, l'infermo che volava!





Il Poeta è simile al principe delle nuvole


Che frequenta la tempesta e si beffa dell'arciere;


Esule sul sole lontano dagli scherni,


Le sue ali da gigante gli impediscono di camminare.

Nessun commento:

Posta un commento